Attitude & Méthode en réunion
Un aspect très important dans la construction d’un groupe
Nombreux sont les formateurs véhiculant des outils de coopération qui se focalisent uniquement sur l’outil en lui-même, en oubliant les attitudes. Actuellement, la mode est à l’Holacracy ou à la Sociocratie, mais il y a aussi tout un panel d’outils comme le Mandala Holistique* ou la Balance Privé/Collectif*.
Mais si un outil seul suffisait à faire évoluer les choses, peut-être le saurions-nous déjà !?!
Notre point de vue est que le fonctionnement coopératif dépend, dans une large mesure, de la maturité individuelle des personnes.
Un socle minimal de connaissance et de compréhension, une prise de conscience, une expérience vécue… c’est cela qui engendre une attitude juste et bénéfique.
Les outils ont une grande utilité, ils permettent de gagner en efficacité pour atteindre un objectif, mais ils ne sont plus grand chose sans la conscience qui les anime. Et il est bon de s’apercevoir qu’une part d’inconscience chez un ou plusieurs membres peut saper entièrement un groupe ou un projet !
Dans les accompagnements et formations que nous proposons, nous mettons en place des exercices pour découvrir l’esprit et vivre les attitudes justes. C’est simple : le groupe expérimente des réunions, organisées et gérées par lui-même, en vue d’atteindre des objectifs en lien avec le projet (par exemple : la création d’un éco-village). Les réunions sont des moments clés de l’évolution d’un groupe ou d’un projet. Attitudes et Méthodes y ont une place prépondérante.
Focus lors de réunions
Plus précisément, voici quelques axes sur lesquels l’attention est portée lors d’une réunion :
- J’ai confiance dans le processus : j’ai expérimenté qu’en procédant avec soin et sagesse, nous pouvons tirer le meilleur de la présence de tous et décider de solutions qui correspondront aux besoins de chacun.
- J’ai confiance que les solutions peuvent naître de l’harmonie ou de la discorde. Chaque discussion est différente. Les points de vue peuvent sembler opposés au départ, mais avec temps et patience, le groupe saura trouver une solution créative englobant les divers point de vue ou les faire évoluer par la discussion. Ainsi le vote majoritaire qui exclue les minoritaires n’existe plus.
- Je suis responsable de ce que j’exprime et de la façon dont je l’exprime. Je suis conscient que cela a un impact sur chaque individu et donc sur le cheminement du groupe. >> j’apprends à repérer les moments où je me dois de prendre des pincettes pour m’exprimer, afin de conserver toute l’énergie du groupe focalisée vers son objectif
- Je suis responsable de la façon dont j’écoute les autres. Je me positionne dans une réelle volonté de compréhension. >> quand quelqu’un parle, je l’écoute. Quand j’écoute quelqu’un, c’est pour lui offrir mon attention
- Je n’associe pas ma personne à mes pensées, opinions et procède de même pour les autres. Les idées traversent le groupe. >> l’idée ne m’appartient pas, elle est libre, de cette manière, aucune idée ne restera attachée à mon esprit au point de m’empêcher de voir le reste…
- Je suis capable de discuter au-delà des émotions ou capable de gérer la situation si des émotions surgissent. Certaines émotions nous font voir les choses sous un spectre déformé. Nous cultivons la connexion à la sphère émotionnelle et savons reconnaître nos fonctionnements pour ne pas impacter négativement le groupe.
- Le leadership est partagé : Je fais de mon mieux, même quand je ne suis pas facilitateur, pour que le processus se déroule au mieux et que chacun se sente entendu et à l’aise.
- Je cultive mes liens avec chaque membre du groupe, au moment des réunions et en dehors. Nous avons pu observer que la cohésion d’un groupe est souvent liée aux liens qu’ont développés les membres et s’ils ont réussi à développer intimité et confiance. Pour que les décisions marchent pour tout le monde, nous avons besoin de vraiment bien nous connaître (comment nous pensons, ressentons et quelles sont nos valeurs, etc.). Cela permet d’asseoir le niveau de sécurité dans le groupe.
Travail individuel et travail de groupe sont donc intimement liés. Par ma conscience de mes fonctionnements, je sers le bon fonctionnement du groupe. Dans les interactions avec le groupe, je découvre, de façon plus fine encore, mes fonctionnements et peut œuvrer à leur évolution. Ce que nous apportons s’inscrit dans la logique des synergies. Le pouvoir avec, ou synergie, n’est pas une propriété que l’on peut posséder, mais un processus dans lequel on s’engage.
L’efficacité est faite de transactions. Prenez un neurone dans un réseau neuronal. S’il supposait que ses pouvoirs sont une propriété personnelle à préserver et à protéger vis-à-vis des autres cellules nerveuses et qu’il s’isolait derrière des murs pour se défendre, il s’atrophierait ou mourrait. Sa santé et son pouvoir dépendent de sa capacité à s’ouvrir aux charges électriques en laissant les signaux le traverser. Ce n’est qu’alors que le système plus vaste dont il fait partie apprend à réfléchir et à réagir.
L’auto-gouvernance réclame la libre circulation de l’information nécessaire à la prise de décision publique. La méthode permet de passer l’information, la conscience invite à la partager.
* Ce sont deux outils décrits dans l’indispensable manuel “Faire ensemble” de Robina McCurdy