Pourquoi ça foire dans les collectifs ?

Pourquoi ça foire dans les collectifs ?

Bonjour à tous

Un facteur d’échec au sein des collectifs

Voici une explication sur le point crucial qui génère des problèmes “humains” dans les collectifs. Emilie nous explique, dans la vidéo ci-dessous, que la plupart des tensions susceptibles de faire capoter un projet collectif provient de la méconnaissance des phénomènes de régulation des émotions, et de la non-acceptation du conflit comme opportunité d’évolution.

A croire que le conflit est mauvais, qu’il n’arrivera pas, ou à refuser de le réguler, il devient pesant jusqu’à plomber l’ensemble du collectif.

Tout part d’une fausse certitude…

Selon nous, la croyance  que “les émotions négatives vécues comme des tensions conflictuelles sont causées par l’autre” apporte beaucoup de confusion.

De nombreux collectifs utilisent la CNV (Communication Non Violente). La première étape du processus de CNV est de décrire objectivement la situation (souvent il s’agit de ce que l’autre a fait), pour ensuite constater ce que cela a généré en nous comme sentiment.

Mais n’y aurait-il pas là une source d’incompréhension ?

Ce n’est pas l’autre ou son action, qui a généré en nous un sentiment, mais c’est bien notre perception et notre compréhension du monde qui nous y font réagir émotionnellement. La charge émotionnelle ainsi générée qui nous affecte sera alors fonction de nos propres blessures intérieures.

Pour clarifier, c’est comme si l’autre était un miroir qui ferait ressurgir des charges émotionnelles enfouies, provenant de nos blessures intérieures du passé.

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Du latin « motio » mouvement avec le préfixe « ex » vers l’extérieur.

Une émotion est un mouvement intérieur, vécu dans notre corps de manière plus ou moins violente – qui peut être plaisant ou douloureux -, et qui demande à s’extérioriser.

Refouler une émotion, c’est quand notre mental refuse de laisser l’émotion suivre son processus naturel. Masquer ses sentiments et ses émotions ne les libèrent pas, mais ancre en nous leur pouvoir perturbateur. Elles sont donc toujours là, prêtes à réapparaître et à générer les situations embarrassantes.

Transmuter une émotion, c’est la laisser finir son processus naturel, c’est-à-dire qu’elle traverse notre corps puis se libère. Physiquement, cela renforce certaines de nos connexions synaptiques, conférant plus d’efficacité à notre cerveau pour à l’avenir, mieux réagir à certaines situations. Transmuter une émotion, c’est donc s’enrichir d’une expérience supplémentaire. C’est grandir.

… consulter notre page de ressource sur LA TRANSMUTATION

Qui est responsable ?

En CNV, la 4ème étape du processus constitue en une demande formulée à l’autre (ou à soi-même). Souvent, on demande à l’autre de modifier son comportement pour que cela ne génère plus la venue d’émotions gênantes.

Or, la responsabilité pour désactiver les tensions émotionnelles appartient à chaque individu qui les vit, pas à celui que l’on pense être le générateur de nos émotions… En aucun cas, il ne serait judicieux de demander à l’autre de modifier ses actions – en espérant ainsi éviter qu’à l’avenir cela refasse apparaître nos émotions gênantes – ce qui mènerait non pas à leur transmutation mais à leur refoulement.

Quels processus pour transmuter ?

De manière pragmatique, la décharge (ou transmutation) d’une émotion peut se faire grâce à différents processus suggérés par l’Écologie Intérieure, tels la transmutation, le scénario de guérison ou la création de réalité.

Ces processus nous apparaissent comme :

  • complets ;
  • autonomisants ;
  • cohérents avec les connaissances scientifiques sur le cerveau, la psyché, l’inconscient… ;
  • rapides et simples d’apprentissage ;
  • rapides et simples d’application.

Nos formations vous proposent d’apprendre et d’expérimenter ces processus. Si le cœur et la raison vous y invitent, vous pouvez vous inscrire à notre prochaine formation qui débutera le 7 septembre 2018 (plus d’infos ici).

Conclusion

Faut-il chercher à éviter le conflit ? Est-il bon ou mauvais ? Utile ou inutile ?

Le conflit est un cadeau offert par l’inconscient pour nous faire évoluer et gagner en maturité. Notre inconscient se débrouille toujours pour nous mettre face à des situations qui nous aident à voir, sentir et identifier les blessures du passé, mais encore faut-il le percevoir comme cela et non comme un danger. Grâce à la reconnexion à des processus naturels d’auto-régulation corps-émotion-psyché, on apprend à accueillir le conflit comme l’aubaine de transmuter en or le plomb de nos blessures, afin de pouvoir discuter entre membres du collectif, sereins et axés, des désaccords pouvant exister.

 

Ne croyez pas que l’entente entre les membres d’un collectif sera toujours bonne parce que vous partagez des valeurs telles que la bienveillance, le respect, l’amour du prochain… Mais au contraire, attendez-vous à vivre des tensions et prenez conscience que c’est grâce à cela que vous allez pouvoir avancer ensemble, dans le respect, la bienveillance et l’amour….

 

 

3 réactions au sujet de « Pourquoi ça foire dans les collectifs ? »

  1. Ou peut-être s’agit-il aussi d’une mauvaise compréhension de la CNV, non ?
    Pour ce que je pense en avoir compris, la première étape en CNV n’est pas de parler de l’autre, mais de poser un constat sans jugement : mais qu’est-ce qu’un constat sans jugement ?
    La CNV invite aussi à plonger en soi (pour moi c’est cela la première étape, dans ma pratique personnelle) et à s’approprier ce qui arrive comme étant une émotion reliée à moi, à mon histoire, même si c’est l’autre qui en a été le déclencheur, et à découvrir les besoins non satisfaits par ce qui s’est manifesté spontanément en moi, et éventuellement de découvrir quelque chose d’inattendu sur soi qui n’avait finalement rien à voir avec l’autre.
    Ainsi, il me semble que c’est votre alternative qui parle davantage de CNV 🙂
    Bien à vous

    1. Merci Richard, je partage le même point de vue sur la CNV qui effectivement invite non pas à parler sur l’autre mais bien d’une observation sans évaluation.
      A priori l’écologie intérieure me séduit mais je reste déranger par l’exclusion : je peux faire seule en autonomie et parfois faire appel à un tiers ; je peux ne pas aimer le conflit et en accepter le bon fondé.
      Parler du ET à la place du OU pourrait donner quelque chose de type : écologie intérieure et travailler la lucidité sur soi avec un tiers.
      Namasté

  2. La notion de collectif je l’ai découvert avec mes 3 adolescents… et comme je n’avais pas à l’époque de caisse à outils j’ai bricolé avec mes intuitions et ressentits. Avec le recul, ça n’a pas trop mal fonctionné par contre j’en suis “sortie” épuisée et voilà un an que je “m’isole” plus ou moins pour recharger mes batteries.
    Force est de constater tout de même que c’est au contact des autres que je deviens la meilleure version de moi-même.
    La notion de permaculture humaine (j’ajouterai personnelle) m’est apparue comme une évidence quand j’ai commencé à m’intéressé aux ecolieux, oasis mais aussi à l’hygiénisme et la spiritualité… Tout est lié.
    Je découvre aujourd’hui votre site, vos articles. MERCI !!!!
    Merci car je me reconnecte à un moment ou j’aurai pu dévier grâce à vous.

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